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Le mouton noir de l'hydraulique

Ne devrait-on pas fermer au plus vite les centrales nucléaires en Suisse ?

La pression sur les prix de l'énergie hydraulique se fait de plus en plus forte depuis 2008.
A vouloir trouver des boucs-émissaires crédibles, les regards se sont tournés vers les pays du nord avec l'Allemagne en tête dont la production d'énergie, fortement subventionnée, sature les marchés européens faisant dangereusement chuter les prix de l'électricité.
La Suisse avec son programme de soutien aux NER (Nouvelles Energies Renouvelables) via la RPC (ce seront dorénavant 900 millions de soutien annuel aux producteurs de NER) emboîte le pas et surfe sur un trend que rien ne semble pouvoir arrêter.

Dans le même temps, la production d'énergie nucléaire se poursuit en Suisse et en Allemagne (la moitié des réacteurs nucléaires sont encore en service).

D'autre part, que va peser la suppression de la production nucléaire en Suisse (600 MW), face aux nouvelles productions de NER allemandes (70'000 MW). Elle ne permettra en tout cas pas aux prix de remonter.

Qu'en est-il en Valais ?

Le Valais a vocation depuis des lustres et mission via Stratégie 2050 d'assurer, à l'instar d'autres cantons à ressources hydrauliques, l'approvisionnement régulier et sécurisé de l'énergie en Suisse.
Mais le Valais, faut-il le rappeler, est une terre de soleil, balayée par les vents à certains endroits.
Il peut donc aussi, à l'avenir, tirer profit de la production des NER locales. D'ailleurs, notre canton est déjà à pied d'oeuvre sur ce créneau.
Ces "nouvelles" opportunités économiques nous incitent à revoir nos schémas de pensées et à adapter nos modèles d'affaires.

En revanche, il faut le reconnaître: le Valais ne profite pas du nucléaire. Bien plus, le Valais de l'hydraulique souffre de la quantité d'énergie produite par les centrales nucléaires (35.8% en 2012), laquelle vient s'ajouter à la surproduction globale et contribue au bradage des prix de l'électricité.

Le maintien du nucléaire, le développement des NER et la volonté de valoriser l'hydraulique ne sont malheureusement pas compatibles. Sans planification du développement des NER et de l'arrrêt progressif des réacteurs nucléaires, certains de nos aménagements seront vraisemblablement sacrifiés.

Le Conseil fédéral et les Chambres fédérales ont d'ores et déjà décidé de sortir du nucléaire (pour 2034). Aussi, afin de limiter la quantité d'énergie disponible sur le marché et pour redorer un peu les prix de l'énergie hydraulique, ne serait-il pas judicieux de fermer au plus vite les centrales nucléaires ?

Commentaires   

 
0 #2 Florent Gauye 21-06-2016 19:33
Partie 2

Une sortie du nucléaire prématurée a, en revanche, d’autres conséquences. Les coûts de démantèlement des centrales ainsi que du retraitement des déchets nucléaires sont financés par un fond, alimenté par les producteurs. Un arrêt prématuré de la production impliquerait une insuffisance de financement qui devrait alors être comblée par les contribuables.
En résumé, une fermeture hâtive des 4 centrales nucléaires suisses dans un marché libéralisé n’arrange pas la situation des producteurs d’hydro-électri cité, transférerait cette production à l’étrangers de par la logique des prix avec des graves conséquences sur l’emploi, l’impôt ou encore sur la sécurité d’approvisionne ment, et pour finir, laisserait aux contribuables la charge du démantèlement des centrales nucléaires.
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0 #1 Florent Gauye 21-06-2016 19:33
Partie 1

Selon la loi adoptée en 2007 par le Parlement fédéral, le marché de l’électricité est libéralisé pour les consommateurs de plus de 100'000 kWh par an depuis le 1er janvier 2009. La volonté est même d’étendre cette libéralisation à tous les consommateurs. En clair, les producteurs suisses sont en concurrence avec les électriciens européens.
Ainsi, la production indigène n’a plus aucune influence sur le prix de l’électricité dans notre pays, puisque celle-ci ne représente qu’une goutte d’eau à l’échelle du continent. La décision politique d’arrêter rapidement plusieurs des cinq réacteurs nucléaires suisses n’améliorerait donc en rien la situation pour les aménagements hydro-électriqu es. Simplement, le manque serait produit à l’étranger. En 2007, le Parlement s’est lui-même lié les mains, si bien qu’aujourd’hui, il n’a plus le pouvoir d’organiser une politique énergétique cohérente, basée sur un approvisionneme nt indigène et renouvelable.
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